Histoire et architecture

On retrouve dans ce mas languedocien du 17e siècle tous les éléments que comportait une ferme jusqu’à ces dernières décennies.

À mi-chemin des architectures provençales et languedociennes, le mas des Tourelles est un important mas agricole de plaine dont la construction débute au 17e siècle. Des ajouts et transformations vont lui donner son aspect actuel.

Mas en “u” fermé par un mur, il dispose ainsi d’une grande cour rectangulaire. La maison du fermier est la partie qui a le plus de caractère, et aussi la plus ancienne.

L’important pigeonnier témoigne de l’étendue de la propriété et de sa richesse. Il fallait, en effet à l’époque, justifier d’une surface de terres assez importante pour que les pigeons du mas n’aillent pas se nourrir des semences des voisins.

Un ensemble de bâtiments de ferme : bergeries, étables, porcherie, fours à pain et plus tard cave viticole témoigne de la persistance d’une activité agricole tout au long de son histoire.

En 2008, l’aménagement du premier étage de la maison de maître a permis de découvrir masquées par la glycine à l’extérieur, et le cloisonnement à l’intérieur, deux fenêtres à meneaux du 17e siècle. Elles ont été réouvertes pour apporter lumière et élégance.

Des terroirs entre deux régions

Dans l’Est du Gard, Beaucaire est merveilleusement située sur le Rhône dans une région au patrimoine, aux paysages et aux terroirs de grande qualité. Ces derniers ont une très ancienne notoriété depuis l’époque gallo-romaine. Entre Provence et Languedoc, cette ville en a reçu les différentes influences. Elle est aussi la ville la plus au nord de la petite Camargue.

Ville romaine, puis ville médiévale importante et place forte des comtes de Toulouse avant de devenir sénéchaussée royale, Beaucaire est surtout illustre par sa foire qui jusqu’à la fin de l’ancien régime, sera l’une des trois premières d’Europe. S’y échangeaient et vendaient toutes sortes de produits, dont les vins et eaux de vie du Languedoc.

Au niveau viticole, Beaucaire se situe aux extrémités de trois appellations : Vin de Pays d’Oc pour le Languedoc, Costières de Nîmes et Côtes du Rhône gardoises pour la Vallée du Rhône.

La propriété des Tourelles est implantée sur le versant sud du plateau qui s’étend d’est en ouest au sud de Nîmes et sur lequel est située l’appellation des Costières de Nîmes.

Ses vins étaient connus, notamment ceux du terroir dit de “Canteperdrix”, cités par Rabelais et bus à la cour des rois de France. Ce terroir est celui qui s’étend sur ce versant sud de la costière, entre Beaucaire et les environs de Bellegarde. Une terre plus localisée porte encore ce nom à quelques centaines de mètres du Mas des Tourelles.

Avec plus de 90 hectares de vignes répartis sur une vingtaine de parcelles différentes, ce sont autant de terroirs (nature des sols, exposition, pluviométrie) qui confèrent à nos vins leur grande originalité dans leur rapport cépage-terroir.

Le sol :

Pendant la dernière glaciation (Würm), le Rhône, longeant la bordure sud-est des dépôts villafranchiens et mindéliens, a édifié une formation alluviale appelée « la Terrasse basse de Beaucaire ». Composé de galets et de sables grossiers, ce micro-terroir est donc d’une grande complexité. Les sols des vins de pays, situés plus en plaine, sont constitués d’argiles, de calcaires, de petits galets sur certaines parcelles en limite de l’appellation.

Le climat :

Il est de type Méditerranéen tempéré : température moyenne annuelle de 14°5, pluviométrie annuelle de l’ordre de 730 mm.

De juin jusqu’à la fin septembre, la vigne entre dans une période de subsécheresse. Les vendanges, qui peuvent commencer dès le début du mois de septembre, se terminent généralement avant les grandes pluies liées à l’équinoxe.

La culture de la vigne

Une nouvelle année commence par la taille à la main de la vigne.

Au printemps se succèdent la venue des bourgeons puis des feuilles avant que la floraison ne préfigure l’apparition de minuscules grappes qui grossiront et muriront tout l’été jusqu’à la maturité optimale.

L’été, une attention particulière est portée à la vigne afin de détecter d’éventuelles maladies.

La maturation des raisins va devenir l’objet d’une surveillance de plus en plus précise afin de débuter les vendanges au bon moment et récolter les différents cépages à des maturités optimales.

À la fin des vendanges, la vigne termine son cycle végétatif en perdant ses feuilles qui auparavant se seront dotées des couleurs de l’automne.

La vendange

La période des vendanges est la plus intensive de l’année. La capacité d’analyse des conditions climatiques, de la maturité du raisin et les bonnes prises de décision dans sa récolte ou encore sa macération  vont conditionner la qualité du traitement de ce qu’aura offert la vigne pour le millésime.

La date des vendanges est choisie avec soin. En effet, le raisin doit être cueilli en totale maturité : un fruit bien mûr ne peut que donner un vin aux arômes sublimés. L’expérience du vigneron, l’analyse régulière de la teneur en sucre, les conditions climatiques sont des facteurs essentiels.

Ces paramètres se trouvent en général réunis à la charnière entre août et septembre et vont s’étaler sur une durée d’un peu plus de 3 semaines pour récolter toute la vendange sur les différents terroirs. La machine à vendanger récolte le raisin rang par rang et une noria de remorques conduit la vendange jusqu’à la cave des Tourelles.

La vinification

Une équipe reste en permanence dans la cave pour recevoir la vendange, la diriger vers les cuves de vinification et surveiller différentes opérations : macération, remontage, température,etc. Là encore, le vigneron joue un rôle fondamental : c’est dans la conduite des vinifications qu’il peut exprimer à la fois sa science, son expérience et sa passion.

1 – La réception de la vendange, l’éraflage, et la mise en cuve.

2 – La macération : pendant 24 heures, en abaissant la température aux environs de 16°- 18°, le jus du raisin se charge des arômes essentiels du raisin.

3 – C’est à ce stade que l’on écoule une partie du jus pour élaborer les vins rosés. Le jus a alors une belle couleur rose vif, et il fermentera sans la peau ou la pulpe du raisin environ 15 à 20 jours à basse température : 15° environ.

4 – En revanche, les vins rouges restent sur les “marcs” pour se charger en couleur, en tanins, en arômes plus complexes qui se transformeront avec le temps en bouquet subtil. 10 – 15 jours à des températures variant de 25° à 28 °.

L’élevage des vins

Élevage en cuve ciment ou en barrique de chêne, le savoir faire du vigneron s’exprime en grande partie dans ces moments où le temps va développer le caractère d’un vin dans un récipient de stockage avant de le confier au verre d’une bouteille.

Les vins rosés ne tardent pas à être mis en bouteille. On ne parle pas vraiment d’élevage dans ce cas, car ce sont des vins qui doivent être bus jeunes.

Les vins rouges attendent alors une deuxième fermentation, appelée malolactique, qui leur fera perdre une partie de leur acidité. Ils vieilliront en cuves ou en barriques de chêne, avant d’être mis en bouteilles. Les cuves de ciment : c’est le procédé habituel dans la région. De grande contenance, elles ont de bonnes caractéristiques thermiques. Certaines cuvées d’AOC sont élevées dans des barriques de chênes français de 225 l, 300 l et 600 l.